Logements à Sainte-Geneviève-des-bois (91)
Concours réalisé en 2019 pour Boris Bouchet Architectes & Clément Vergély Architectes
L'opération les Franges III s’inscrit dans une dynamique de densification des limites entre le paysage construit de l’aire urbaine et les espaces libres constitués par les terrains de sport et les parcelles boisées à l’Est. C’est en premier lieu une situation très favorable que de pouvoir construire des habitations à proximité d’espaces ouverts aussi bien pour les vues directes depuis les logements que pour la qualité de vie induite par la proximité de la Nature.
La première intention du projet, déjà présente dans le cahier des charges, est de prolonger le paysage de lisière existant sur la parcelle voisine à l’Ouest jusqu’au cœur des différents lots. Le maillage de chemins et allées piétonnes, les haies mellifères et fruitières, les arbres de hautes tiges, les plantes grimpantes sur les façades, les plantes en pot constituent un paysage commun à toute l’opération.
Par ailleurs, cette situation aux franges de la ville installe le projet dans le prolongement du tissu pavillonnaire constitués sur les dernières décennies. Le niveau de densification autorisé par le PLU et par ailleurs nécessaire à la préservation de ces espaces vides, pourrait induire a priori des effets de rupture avec ces maisons avoisinantes. Ce risque n’est pas tant un problème de volumétrie qu’un problème d’usage. On constate souvent des dissensions entre voisins qui ont du mal à comprendre les logiques de vie différentes entre habitat collectif et individuel. Pour cette raison, nous proposons un modèle hybride. Nous choisissons d’appuyer notre projet sur le modèle de la maison individuelle, tout en répondant aux besoins de densité. Si le lot D reste pensé comme un petit immeuble de rapport articulé sur la rue, les lots A’, B et C traduisent l’intention de s’appuyer sur les codes et aménités qui distinguent, dans les pratiques quotidiennes et dans l’imaginaire populaire, une maison d’un appartement.
Le projet privilégie la typologie des duplex comme une manière de rappeler les codes de la maison individuelle : les chambres à l’étage, la possibilité d’une double-hauteur, d’une mezzanine, les rampants de toiture, etc.
Le travail des volumes raconte l’histoire de ce quartier résidentiel entre ville et campagne. L’utilisation de toitures en pente pour chaque lot, les jardins séparés par des haies gourmandes, les logiques de venelles de distribution appuient le projet sur un vocabulaire de formes domestiques associées à l’idée de maison.
Au-delà des qualités apportées à chaque logement par ces dispositifs, il s’agit aussi d’un argument commercial tant la maison individuelle est un modèle plébiscité par les habitants du territoire. Il ne s’agit pas seulement de faciliter le travail de la bulle de vente mais de coller au plus près des demandes locales. Le caractère atypique des logements dans leur forme, leur distribution est un autre pas dans cette direction.